Problèmes rencontrés par certains territoriaux au sein de la Communauté de communes du tonnerrois.

Émission du Mercredi 11 juin L’info d’ici de 6h30 et 8h30, ici Auxerre

Une dizaine d’agents de la communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne dénoncent des faits de harcèlement moral de la part de leur hiérarchie. La direction générale des services, mise en cause par un syndicat, l’UNSA, a décidé de porter plainte pour diffamation.

Selon le syndicat, en moins d’un an, plus de dix agents ont fait appel à la médecine du travail et ont eu recours à des traitements ainsi qu’à des arrêts de travail. Quatre retraits de postes ont aussi été prononcés. « Ça va très loin. On fait même pression sur eux pendant leur arrêt en les contactant par téléphone et en leur demandant de reprendre, poursuit Catherine Chambard. Il y a un agent, par exemple, qui a été contacté pendant ses vacances pour qu’elle se rende à un entretien le lundi et en arrivant, cet entretien s’est soldé par une annonce de procédure disciplinaire. »

L’UNSA confirme auprès d’ici Auxerre que les agents concernés ont tous effectué des signalements. Un courrier a également été envoyé à l’ensemble des élus de la communauté de communes, pour les alerter et leur faire part d’une situation devenue « intenable » pour ces fonctionnaires territoriaux, dont Raphaël*, qui a accepté de témoigner… dans une autre ville que Tonnerre, par peur qu’on le voit parler à la presse. « Quand ce sont les enfants qui sèchent les larmes de leur maman, c’est difficile à vivre, avoue-t-il. Il faut que ça cesse très vite. » Si lui tient encore le coup, d’autres n’ont pas pu échapper au burn-out.

L’agent pointe la désorganisation des services opérée par la nouvelle DGS. Cinq changements d’organigrammes en moins de six mois auraient eu lieu, dont un appliqué à peine plus d’une semaine, selon l’UNSA, impliquant notamment des chefs de pôle et de bureaux. « Il y a eu des modifications de notre travail et de notre espace de travail décidées unilatéralement, sans nous concerter, souligne Raphaël. Ils sont prêts à tout utiliser, le mensonge et la terreur, pour faire pression sur les agents. Si on n’adhère pas aux pratiques mises en place, on devient une cible à abattre. » Au quotidien, cet agent territorial se sent « épié », et a l’impression que « la moindre erreur peut [lui] être fatale ».

La direction générale des services porte plainte pour diffamation

Joint par la rédaction d’ici Auxerre, le président de la Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne, lui aussi mis en cause par les agents et l’UNSA, a tenu à réagir. « C’est diffamatoire, répond Régis Lhomme. Ce syndicat n’est pas représenté chez nous et il est visiblement manipulé dans une période où justement, il va y avoir une sanction, ou pas, sur une personne. Envoyer aux 52 maires de l’intercommunalité un message, c’est malhonnête. » Il rejette par la même occasion en bloc les accusations d’un soi-disant « management par la terreur ». « Je suis tombé sur le derrière. C’est honteux d’écrire des choses comme ça. On n’a jamais terrorisé personne. Je pense que les agents se sentent bien, il y a des salaires très corrects, les gens montent en grade. Tout n’est pas merveilleux, mais je pense que globalement la collectivité est bien gérée. »

De son côté, la directrice générale des services a annoncé porter plainte à l’encontre de l’UNSA pour diffamation, dans un communiqué paru dans la soirée du mardi 10 juin. « Ce message brutal, malveillant, public et sans fondement [de l’UNSA] repose sur des inexactitudes et une méconnaissance du terrain, réplique Linda Michelini. Depuis mon arrivée, j’œuvre pour restaurer un climat de sérénité. Je tiens à vous assurer que je bénéficie d’une équipe soudée, compétente, et engagée pour le service public. »

En ce qui concerne les sanctions disciplinaires engagées, Linda Michelini affirme « qu’une seule procédure est en cours sur un effectif total de 140 agents, ce qui démontre le caractère exceptionnel du recours à la sanction. » Face à ces accusations, elle compte solliciter la protection fonctionnelle, destinée à protéger les agents publics contre les attaques ou les mises en cause pénale dont ils peuvent être l’objet.

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